D’un leader proche de faire tomber l’ogre Warriors à une vulgaire monnaie d’échange envoyée et être dans une équipe en reconstruction, il n’y a qu’un pas. Cette tragédie pourrait vous être contée par l’un des meneurs les plus emblématiques de sa génération. La réalité est frappante : Chris Paul, qui n’était qu’à une petite blessure de disputer ses premières finales NBA la saison passée, n’aura pas réussi à réitérer sa prouesse d’emmener les Rockets jusqu’au Game 7 des finales de conférence. Cette année, le chemin en Playoffs de Paul et ses anciens potes a vu sa route se terminer bien plus tôt et de manière beaucoup plus brutale qu’en 2018, mettant en exergue l’énormité et l’absurdité du contrat de CP3. En ce sens, l’ancien Clipper a subi les conséquences de l’échec de Houston et c’est dans un trade qu’il a vu sa sentence tomber. Sa descente aux enfers l’aura mené à Oklahoma, bien loin de ses rêves de titre, où il prendra la place d’un certain Russell Westbrook, parti pour s’éclater aux côtés de son pote le barbu. C’en est donc terminé de Chris Paul et de ses ambitions de bague, en raison de son profil peu attirant pour un contender : aussi légendaire soit-il -et dieu sait que la légende de CP3 peut se remettre en cause-, un meneur de 34 ans, sur le déclin, touchant près de 38 millions de dollars l’année ne fait rêver personne. Il faut donc se tourner chez les équipes ayant besoin d’un All Star supplémentaire dans leur roster en vue de viser les sommets. Et parmi ces franchises, le Heat de Pat Riley est une destination crédible et légitime qui semble bénéfique pour les deux parties.
On s’attendait à ce que Chris Paul soit dans l’obligation d’impressionner et de se démener dans le but de prouver sa valeur et les bienfaits qu’il apporterait à une équipe dans le besoin d’un joueur de haut niveau en plus dans leur effectif. Ces fameuses équipes à qui il manque un petit coup de pouce pour être considérées comme de sérieux prétendants au titre. Parmi elles (et même si elle ne faisait pas partie de cette catégorie d’équipes me direz-vous), on retrouve bien évidemment Pat Riley et sa franchise du Heat, toujours prêt à agir sur le marché des transferts. Lors de cette intersaison, Miami a beaucoup bougé, en accueillant notamment Jimmy Butler et Meyers Leonard afin d’essuyer les départs de Josh Rishardson et d’Hassan Whiteside. D’une nouvelle stature, l’équipe du Heat peut prétendre à d’autres ambitions que de lutter pour accéder aux Playoffs, surtout grâce à la présence d’un Butler dans ses rangs, bien que celle-ci semble trop juste pour défier le gratin de la NBA. Quand bien même Jimmy Buckets jouerait de manière stratosphérique et que le Heat retrouverait ainsi une star prête à prendre le flambeau après la retraite de Flash, Miami ne serait pas à l’abri d’une lutte potentielle pour la 8ème place, Pour éviter le pire, et retoucher les sommets atteints en 2006, 2012 et 2013, Pat Riley le sait : il aura besoin d’un deuxième larron. Et quel meilleur joueur que Chris Paul pourrait prétendre avoir un impact immédiat sur le jeu et le rendement de la franchise en tant que 2e option derrière Butler? Certes, l’opération représenterait une catastrophe pour la situation financière du Heat, qui se retrouverait avec 3 années restantes du contrat toxique de CP3, mais l’efficacité du duo Paul-Butler, (si tenté que les deux cohabitent, et au vu des compétiteurs, aucune raison que l’alchimie ne prenne pas) entouré de role-players sous la tutelle d’un Erik Spoelstra toujours percutant au coaching pourrait s’avérer létal à l’Est. Par ailleurs, le Front Office du Heat avait déjà évoqué l’option Paul peu après son arrivée à OKC, mais s’était vite rétracté, non enclins à l’idée de perdre leurs jeunes et d’avaler le gros salaire du meneur. Que nenni : Chris Haynes et Shams Charania ont tout deux confirmé que Miami avait toujours un œil sur Chris Paul.
Pour se faire, la tâche s’annonce plus ardue qu’elle ne paraît. Pour que les salaires matchent sans se retrouver complètement dénués de tout joueur, Pat Riley va devoir se montrer malin et réussir à convaincre Sam Presti de ne pas lui lâcher trop de jeunes et de tour de Draft. A l’époque, la contrepartie demandée par le Thunder était deux des trois jeunes talents que possède Miami, en les personnes de Tyler Herro, Bam Adebayo et Justice Winslow. L’autre alternative était l’un des trois joueurs en plus d’un tour de draft. A ça, on ajoute le contrat expirant de Goran Dragic en plus d’un peu d’oseille pour que les salaires matchent, et le tour est joué. Si le Front Office du Heat semble catégoriquement opposé à l’idée de se séparer de Tyler Herro et de Bam Adebayo, le départ de Justice Winslow en plus de Dragic en échange Chris Paul peut se transformer en pain béni pour la franchise floridienne, d’autant plus qu’avec l’arrivée de Butler, Winslow va probablement disputer la quasi-totalité des matchs au poste de meneur, poste donc où Chris Paul représenterait une véritable amélioration pour les Heatles, malgré son contrat.