Dennis Smith Jr n’aura pas de cadeaux : David Fizdale veut qu’il gagne sa place

thesportsfanjournal.com

S’il existe des joueurs qui connaissent des destins prenant des trajectoires extraordinaires juste après la Draft – à l’image d’un certain Slovène dans le Texas – d’autres suivent des parcours nécessitant plus de temps, voire des chemins semés d’embûches et d’obstacles avant la gloire, qu’ils n’atteignent parfois jamais. Et quand bien même les joueurs semblent talentueux au point d’appartenir à la première catégorie, ces derniers doivent répondre à un niveau d’exigence particulier pour confirmer et survivre dans la grande ligue, qui élève son niveau de compétition d’année en année. Si Dennis Smith Junior nous a fait forte impression lors de sa saison rookie, le deuxième exercice du numéro 9 de la Draft 2017 fut davantage controversé et marqué par plusieurs encombres. D’un possible steal de draft représentant une belle pièce d’avenir pour Dallas, le meneur s’est mué en vulgaire monnaie d’échange envoyée sans un brin d’hésitation à New York contre Kristaps Porzingis, principalement à cause de sa non-compatibilité avec Doncic. Aux Knicks, Smith Jr avait alors tout pour s’imposer : avec Emmanuel Mudiay, Trey Burke et Frank Ntilikina comme concurrence, DSJ paraissait le plus à même d’assumer la responsabilité de titulaire indiscutable au poste 1. Certes, l’ancien Mavs a parfois régalé par son potentiel, sa dimension athlétique et son entente avec DeAndre Jordan, mais jamais il n’aura fait disparaître les doutes persistant à son encontre. A la suite d’un mercato somme-toute intéressant, les Knicks se doivent de changer d’objectif et tanker n’est pas une possibilité. Pour joindre les paroles aux actes, il faudra compter sur un DSJ exploitant la pleine mesure de son talent en tant que starter. Mais rien n’est jamais gratuit en NBA ; et si Dennis  veut être l’une des têtes d’affiches de l’avenir de la Big Apple, il se devra d’éliminer la concurrence et de faire taire ses détracteurs.

Comme chaque début de saison, le Madison Square Garden éclabousse de sa hype et fait exulter ses fans d’espoir et d’ambitions. Et comme à chaque fois, cette saison se solde par une déception amère et viscérale toujours plus blessante que la précédente. Non pas qu’on veuille vous faire croire que les Knicks soient le plus gros troll de la dernière décennie en NBA – un peu quand même, en fin de compte – mais cette image de lose éternelle orchestrée par une direction catastrophique commence à hanter la ville qui ne dort jamais. Bien qu’il nous ait semblé que cela soit le cas des centaines de fois auparavant, cette année est susceptible d’être un tournant dans l’histoire de New York. La fusion d’une draft intéressante, d’une Free Agency correctement menée, s’ajoutant à un roster talentueux et bien en place guidé par un bon coach pourrait être le fruit d’un début d’identité. Face à ce nouveau défi, les Knicks se doivent de mettre l’ensemble de leurs moyens en oeuvre en vue de ne pas conclure cet exercice comme les précédents, et d’enfin inverser la tendance. Cette responsabilité sera de l’ordre de David Fizdale, qui devra habilement manier ses cartes pour créer une alchimie dans son effectif. Guidés par la nouvelle pépite R.J Barrett, les Knicks peuvent s’appuyer sur un noyau solide constitué de vétérans expérimentés et de jeunes talentueux. Une seule question subsiste : si les autres postes semblent verrouillés (RJ, Knox, Randle, Robinson), la mène reste un sujet indécis à New York. Bien sûr, Dennis Smith semble avoir les épaules pour le costard, lui et sa panoplie ultra spectaculaire, mais quid de sa relation avec RJ, eux qui ont tous deux besoin de la balle en main pour s’exprimer? Les Knicks doivent se prouver à eux-mêmes ainsi qu’au reste de la ligue qu’une nouvelle ère a débuté. En ce sens, pas le temps d’attendre un DSJ qui mettrait trop de temps à atteindre son meilleur niveau. A ce sujet, David Fizdale s’est montré rempli d’attentes en vue des deux derniers matchs de pré-saison, où il compte sur un DSJ qui gagne définitivement sa place.

« Il a beaucoup travaillé cet été et je ne pense pas qu’il soit juste pour lui que l’on garde la même image que nous avions de lui la saison passée. Nous voulons le regarder différemment, avoir une nouvelle vision. Il faisait un sacré camp d’entraînement jusqu’à son entorse »

En concurrence avec Elfrid Payton et Frank Ntilikina, Dennis Smith Junior a désormais toutes les cartes entre ses mains pour montrer que le doute n’est pas permis quant à son statut au sein de la rotation. Quand bien même Frank a montré de belles capacités à la Coupe du Monde, et qu’on adorerait le voir former un duo avec RJ pour être son pitbull défensif, notre frenchy ne semble clairement pas figurer dans les petits papiers de Fizdale. Payton quant à lui peut de manière crédible prétendre au rôle de titulaire, après sa bonne saison individuelle du côté de New Orleans ; mais il ne fait aucun doute qu’il existe une réelle différence de talent entre lui et Dennis Smith. Après deux saisons en dents de scie, il est désormais temps pour celui a qui on a tourné le dos à Dallas de montrer sa valeur et de mettre en exergue la pleine mesure de son potentiel. A 14,7 points et 5 passes de moyenne sur ses deux premiers exercices, le meneur devrait avoir les ballons et les responsabilités pour augmenter ses statistiques en impactant le jeu intronisé par David Fizdale, et ainsi montrer au reste de la ligue que les Knicks ne font pas tout le temps n’importe quoi. A seulement 21 ans, Dennis doit saisir l’opportunité afin d’assurer la mène du Madison Square Garden et de jouer le lieutenant de la nouvelle étoile montante qu’est RJ. A lui de prouver que le scepticisme de ses détracteurs n’est qu’énormité.

La mission de DSJ est donc connue : montrer à tout le monde que ses épaules sont assez larges pour assumer le poste de meneur de jeu à New York. David Fizdale attend de chacun de ses joueurs qu’il se batte à l’entraînement et en match pour mériter ses minutes. On compte sur le cran de DSJ pour montrer à Fizdale qu’il n’y a pas d’hésitation possible quant à qui est le starter au poste 1. A toi de fermer des bouches, Dennis.