Michael Jordan et Isiah Thomas auront livré de très grandes batailles au sein de la très physique NBA des années 1980-1990. Loin d’être amis sur les parquets, les deux hommes ne semblent pas s’être réconciliés depuis.
La rivalité entre les Detroit Pistons d’Isiah Thomas et les Chicago Bulls de Michael Jordan aura marqué la fin de la décennie 1980 et le début des années 1990. Entre une équipe de Motor City championne en back-to-back en 1989 et 1990, et des Bulls qui réaliseront le premier de leur deux three-peats les trois années suivantes (1991, 1992, 1993 puis 1996, 1997, 1998 pour le second), la compétition était extrêmement rude et physique. Comme l’on a pu le voir au sein des premiers épisodes de la série du moment, « The Last Dance« , retraçant l’histoire de Michael Jordan et de ses Bulls et devant aboutir sur l’incroyable saison 1997-1998, les deux équipes se livraient de très féroces batailles. Après deux éliminations consécutives en finales de la conférence Est par ces Pistons (en 1989 et 1990), les Bulls trouveront cette fois-ci la clé pour s’imposer et rejoindre les finales NBA en 1991. Après s’être fait sweeper 4-0 par Jordan et ses coéquipiers, les fameux « Bad Boys de Detroit » prendront la décision commune (sauf Chuck Daly et John Salley) de ne pas saluer les vainqueurs, rentrant directement au vestiaire après le coup de sifflet final du dernier match de la série. Isiah Thomas est revenu sur ce moment spécial dans l’épisode 4 de la série diffusée conjointement sur ESPN et Netflix :
« C’était la seule fois où je pense avoir été sweepé dans une série. C’était normalement moi qui sweepait les autres. Leur temps était venu, et le nôtre était terminé. Alors que nous sortions du terrain, Laimbeer a dit : ‘Ne leur serrons pas la main’. (…) Sachant ce qu’on fait maintenant, à la suite de ce qu’il s’est passé, je pense que nous nous serions tous arrêtés pour les féliciter comme ils le font maintenant. Mais pendant cette période, ce ne se passait pas comme ça. Quand vous aviez perdu, vous quittiez la salle. C’était comme ça. »
Alors que les relations étant déjà très tendues entre les deux camps, cette décision ne fera qu’empirer les choses. Jordan nourrissait déjà une haine profonde envers les Pistons, notamment due au traitement de faveur personnel qu’ils lui réservaient par le biais des « Jordan Rules » et de leur défense ultra-physique. Pourtant, cette dernière grimpera encore après cet événement. Pour preuve, lorsqu’il est confronté à la réaction à posteriori de son ancien adversaire, enregistrée pour les besoins du documentaire, MJ répond simplement :
« Je sais que c’est des conneries. Quoi qu’il [Isiah] dise maintenant, vous savez que ce n’était pas ses vraies actions à l’époque. Il a eu assez de temps pour y réfléchir, à moins que ce soit la réaction du public qui a changé son point de vue. (…) Vous pouvez me montrer tout ce que vous voulez. Il n’y a aucun moyen de me convaincre qu’il n’était pas un c*nnard.« . La légende des Bulls poursuit en évoquant le respect que lui et ses coéquipiers ont témoigné aux Pistons les ayant éliminé des playoffs en 1989 et 1990 : « Tout ce que vous avez à faire, c’est de revenir sur notre défaite au septième match [l’année précédente]. J’ai serré la main de tout le monde. Deux années de suite, nous leur avons serré la main quand ils nous ont battus. Il y a un certain respect pour le jeu, que nous leur montré. C’est l’esprit sportif. Peu importe à quel point ça fait mal, et croyez-moi, ça fait put–n de mal. Mais on n’avait pas besoin de leur serrer la main. On savait déjà qu’on leur avait botté le cul. On les a dépassés. Et pour moi, d’une certaine façon, c’était encore mieux que de gagner le titre. »