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Lettre ouverte à Vince Carter

Vince Carter,

C’est désormais le véritable clap de fin, ce qui devait arriver arriva, bien que la tristesse prédomine, je suis en partie soulagé de ce fardeau. Depuis maintenant la fin de la saison régulière, j’attendais cette notification d’ESPN, Bleacher Report, SI, peu importe le média américain. La notification de l’officialisation de ta retraite, c’est finalement lors de ton podcast, monté quelques années auparavant, avec Annie Finberg, une journaliste d’Atlanta. Cette lettre ouverte, j’y pense depuis le coup d’envoi du premier match, lors de la victoire des Hawks sur les Pistons. Je n’aurais jamais pensé que la NBA et le monde foutraient le camp à ce point, tu méritais une véritable fête pour dire adieu à la NBA. J’ai même cherché longuement comment écrire la lettre ouverte parfaite mais comme l’a appris cette année, rien ne se passe jamais comme prévu. Je balance ainsi tout après cette nouvelle qui flottait au-dessus de chaque fan Vince Carter.

Le Slam dunk 2000, les playoffs 2001, les JO 2000, voici comment la plupart résumeraient ta carrière. 22 ans c’est très long et j’ai savouré chaque moment. 22 ans de bonheur avec les nombreux posters, le meurtre sur Alonzo Mourning, les 50 points contre Allen Iverson, les nombreux cartons offensifs, les célébrations plus dingues les unes que les autres, les sourires et la joie de vivre sur les parquets. C’est aussi 22 ans d’excitation, les shoots de la gagne, la série gagnée contre Toronto, les duels contre Paul Pierce, Allen Iverson, Tracy McGrady et Kobe Bryant, le buzzer à Dallas contre San Antonio. Mais c’est aussi 22 ans de tristesse, de pleurs, avec le buzzer raté à Toronto contre Philadelphie, les nombreuses blessures chez les Raptors ou encore l’échec cuisant en finale de conférence 2010 contre les Celtics. J’ai beau me pincer, difficile de croire que j’ai suivi ta carrière pendant 22 ans…

En pensant à Vince Carter, je suis obligé de revenir aux années 2000. Durant les premières années, la nouvelle superstar des Raptors arrive en terrain conquis. Avec la retraite de Michael Jordan, les fans veulent leur nouvelle superstar et elle se nommera Vince Carter. Il est intrinsèquement, l’un des meilleurs talents que la NBA ait connu. Les journalistes s’accordaient à dire que le jeu était si facile pour toi, grâce à tes qualités physiques, la facilité d’aller au cercle, le ball-handling d’un meneur. Tu ne seras pas parmi les meilleurs joueurs de l’histoire mais l’un qui a eu le plus d’influence sur son sport, ce qui est peut être plus incroyable. Un orgasme visuel à chaque match, toujours un petit geste pour le public et surtout un amour du jeu qui se voyait à chaque seconde. Tu arrives à électriser la ligue comme Michael Jordan et Julius Erving l’ont fait à leur époque, avec ton don dans les airs. La hype est interplanétaire et bien que le départ de Mike n’est pas oublié, la grande ligue est de nouveau excitante grâce à toi. C’est à ce moment que je découvre le meilleur dunkeur de l’histoire et que je suis aspiré à mon tour par la hype. Depuis, cette passion que tu m’as transmise ne m’a jamais quittée. Les nuits à se lever, quand les Raptors et les Nets passaient sur Canal +. Les matins à découvrir le boxscore en inventant des excuses pour aller au CDI du lycée, en effaçant le cache de chaque ordinateur pour vote 10x pour que tu sois starter ou regarder le télétexte et voir les résultats de mon joueur préféré. Cet incroyable voyage se termine mais j’ai encore l’impression que c’était hier, tout cela ne me semble pas si éloigné.

On me demande souvent pourquoi supporter Vince Carter après 22 ans ? Où trouver la passion et le plaisir de trouver un joueur qui tourne à 5 points par match ? Suivre Vince Carter a été un bonheur grâce à ses shoots à 3 points, ses dunks et tout ce qui s’en suit mais je pense avoir préféré suivre l’humain, plutôt que le joueur. En tant que gosse, je pensais qu’une personne était destinée à une certaine vie. Je pensais qu’on naissait talentueux et qu’on s’y tenait jusqu’à la fin de la vie. Le fait de voir Vinsanity parcourir des rôles si différents et moins vertueux m’a appris que la vie n’était pas une ligne droite. Peu importe les objectifs, les rêves, l’évolution de Vince Carter m’a permis de comprendre à quel point, dans la vie, le travail, que tout le monde a son rôle à jouer dans la réussite et un but commun. Alors quand on me demande pourquoi j’aime tant Vince Carter, même durant l’époque Atlanta, je réponds tout simplement grâce à son amour pour le basket, ainsi que son parcours, m’ont tout simplement appris la vie. L’important de sourire durant les moments difficiles, l’important de transmettre aux plus jeunes, de profiter de chaque moment, sachant que tout ne se passe jamais comme prévu, pour éviter les regrets. Si on ne vit pas avec passion, alors ça ne sert pas à grand chose. C’est ce que je retiendrais le plus de Vince, savourer chaque instant et ne pas regarder en arrière.

Et forcément, ça nous emmène au dernier match de Vince Carter qui aurait dû avoir lieu en avril contre Cleveland. Je devais avoir la chance de pouvoir m’y rendre. Tout mon voyage était réservé de l’hôtel, au programme de mon 1er voyage aux USA mais surtout, le dernier match de Vince Carter. Je sentais déjà ce feeling, déjà vécu avec Kobe contre Utah ou MJ face à Phily, j’étais excité. Surtout, j’avais envie de vivre cette ambiance de fin d’année scolaire dans le vestiaire des Hawks. Car ton dernier match devait aussi être mon premier accès média dans un environnement NBA, ma première interview en tant que journaliste aux Etats-Unis. Je n’aurais malheureusement jamais ce moment que je qualifiais déjà de magique, avec toi en tant que joueur en activité mais je me rassure en me rappelant ton sourire et celui de Trae Young, lors de ton dernier shoot en carrière contre New-York. Entre moment de libération et d’excitation, je me suis senti comme étant dans la salle, voyant le banc des Hawks, des Knicks et le public en feu. C’était comme lors de tes plus grandes années, tu avais électrisé la salle. Un moment que je n’oublierai pas, le 11 mars 2020 restera à jamais, comme je n’aurais sans doute pas oublié ton dernier match s’il avait eu lieu contre Cleveland.

C’est de cette manière que je devais te dire au revoir. Les regrets en tant que fan sont nombreux mais avoir pu traverser avec toi cette longue ce carrière de 22 ans fut un véritable honneur. Aucun fan n’a pu suivre un joueur autant de temps et rien que pour ça, je m’estime chanceux. Cela m’a montré que ce long voyage est fait de hauts et de bas mais si on le vit en y voyant que le meilleur, il n’y a aucun regret à avoir malgré les déceptions. Tout le monde est triste de te voir sans bague mais pour ma part, impossible de l’être, une bague ne symbolisera pas à quel point pour tout ce que tu m’as apporté – et surtout The Daily Dunk n’existerait pas sans toi – je te remercie. C’est une partie de mon enfance qui meurt. Je me souviens me battre avec mes frères, qui avaient pour joueur favori Michael Jordan et Kobe Bryant, je me souviens raconter à mon meilleur pote au collège à quel point tu m’émerveillais à chaque match. Jamais on ne reverra un joueur si aérien, puissant et gracieux à la fois. Il n’y aura pas de bague au bout mais je te dis merci pour tout le bonheur, la joie et même les déceptions que tu m’as apportés. Pour moi, cela représente bien plus qu’une bague. Je te souhaite le meilleur pour ta nouvelle vie et je suis persuadé que ce n’est que le début d’un nouveau chapitre. Ton impact ne sera jamais oublié à travers les années et personnellement, une des personnes les plus importantes de ma vie à jamais.

Salute my brother

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