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Adrian Wojnarowski, insider infatigable et artilleur de Woj Bomb : comment est-il devenu la référence du journalisme en NBA ?

Source Photo : ESPN

Toutes les personnes qui suivent la NBA connaissent Adrian Wojnarowski. Insider NBA et journaliste toujours au courant de ce qui se trame dans le monde fermé de la NBA. Un drogué de l’information, toujours à chercher, à être le premier sur les bons coups. Celui que tu suis durant la trade deadline et la free agency. L’un des seuls hommes capable de faire exploser Twitter à n’importe quel moment de la journée, en envoyant une Woj Bomb venue de nulle part. Retour sur l’histoire d’Adrian Wojnarowski.

Il est l’un des journalistes les plus suivis dans le monde du basketball et du sport en général. Avec ses 4,7 millions de followers sur Twitter, Adrian Wojnarowski a fait trembler l’oiseau bleu plus d’une fois. Le maître des scoops, souvent le premier à relayer une information sur les mouvements en NBA. Chaque news est vérifiée, pas de Fake News pour Woj : rapidité et fiabilité sont les seuls mots d’ordre. Il sait tout ce qui se passe en NBA, et bien sûr avant tout le monde, sinon ce ne serait pas drôle.

D’origine polonaise, Adrian Wojnarowski naît le 4 mars 1969 à Bristol dans le Connecticut, ville où les studios d’ESPN sont implantés, ça ne s’invente pas. Dès le lycée, Woj avait déjà trouvé sa voie. Il commence à écrire pour le Hartford Courant, un quotidien du Connecticut, un travail en complément de ses études, qu’il continuera à la fac. Il sort d’ailleurs diplômé de l’Université Saint-Bonaventure en 1991 et continue d’écrire pas mal d’articles pour poursuivre dans le milieu. En 1995, il obtient un poste dans le journal californien Fresno Bee. D’abord simple auteur d’une petite chronique, il va devenir rédacteur en chef du journal, symbole de l’ambition et du travail du garçon. Pourtant, il ne reste que deux ans là-bas avant de rejoindre The Record en 1997 où il gagne en visibilité. Son travail est reconnu par ses pairs, il hérite deux fois du titre de meilleur journaliste en 1997 (l’année de son arrivée donc) et en 2002. Wojnarowski est une machine à travailler. Passionné du sport évidemment, il s’est toujours donné à fond pour être au courant de l’actualité et surtout pour être le meilleur, celui qui trouve l’information le plus rapidement tout en travaillant sa plume. Dans le New-JerseyWoj continue sa belle carrière avant de prendre une tout autre dimension en 2007.

Son excellent travaille attire l’œil des médias dominants le journalisme sportif américain, et il rejoint Yahoo. En arrivant, Woj se spécialise uniquement en NBA. Clairement perfectionniste dans son métier, ce qu’il cherche, c’est d’être la référence en termes d’informations sur tout ce qui se passe dans la grande ligue, dans toutes les franchises, sur tous les joueurs, tous les trades, toutes les drafts. C’est à partir de ce moment-là que Woj va devenir un véritable insider. Plus qu’un journaliste à l’affût de l’actualité, il va chercher l’info et le meilleur moyen pour ça, c’est de discuter et de parler avec tout le monde lors des événements et des matchs. Choper les numéros de téléphone, se renseigner sur chaque personne et connaître son rôle, son poste, son influence et ne pas se cantonner aux gros poissons, car peut-être que demain, ces personnes inconnues occuperont des places majeures. Bref, Adrian Wojnarowski se crée son propre réseau, ses propres contacts. De ce fait, ses relations lui permettent d’avoir toujours un coup d’avance sur les autres journalistes.

Être un insider en NBA comme Wojnarowski oblige d’être toujours impliqué dans son travail, garder peu de temps pour soi et surtout jamais, au grand jamais, ne s’éloigner de son téléphone. Car si on sait relativement peu de chose sur lui personnellement, il a toujours son téléphone dans sa main, dans sa poche ou sur sa table de chevet (la légende raconte qu’il dort de temps en temps.) Marié et père de deux enfants, Adrian Wojnarowski a réussi à concilier vie de famille et son travail qui ne le quitte jamais. C’est d’ailleurs avec son fils qu’il a retardé le décollage d’un avion, car il ne voulait pas éteindre son téléphone. Pour l’anecdote, il attendait de savoir la somme du contrat de Serge Ibaka lors de sa prolongation à OKC. Il demanda alors à son fils de le cacher des hôtesses de l’air avec un journal en attendant de recevoir le message qui allait enfin le libérer et lui permettre d’accomplir son travail parfaitement. Un addict à l’information plus qu’à son téléphone, Woj a basé sa carrière et son métier d’insider sur les liens qu’il a noué avec tous les acteurs de la NBA dès lors qu’il les a rencontrés.

« Ce travail, pour moi, c’est un travail de 52 semaines par an. Pour moi, il faut toujours être au contact des gens toute l’année.  Ce sont des conversations continues qu’il faut être prêt à avoir 52 semaines par an. On ne peut pas simplement appeler les gens quand on a besoin de quelque chose. Et c’est une façon réciproque de partager l’information. Le travail que vous faites pendant le reste de l’année vous permet d’espérer avoir du succès dans ces périodes très intenses. Je ne lâche jamais mon téléphone, je ne suis pas crédible quand je demande à mon fils de poser le sien »

Devenu l’un des journalistes les plus fiables et respectées, Adrian Wojnarowski signe en 2017 à ESPN pour un salaire d’un million de dollars annuels. Ses missions restent les mêmes, toujours là à balancer les informations bouleversant la NBA, désormais accompagné du traditionnel « league sources tell ESPN ». Mais vous l’avez compris, le vrai média du Woj, c’est Twitter. La Woj Bomb est devenue un vrai phénomène de société dans le monde de la NBA. Quand Adrian Wojnarowski tweete, on active les notifications dans un premier temps, et on s’attend à du lourd. C’était notamment lui qui a annoncé la suspension de la NBA lors de la saison 2019-2010, ou encore la signature de LeBron chez les Lakers en 2018 pour ne citer que des exemples majeurs et relativement récents. On pourrait créer un dossier, voire une série sur toutes les annonces de signatures et de trades qui ont enflammé Twitter et la planète basket.

Ses contacts lui permettent aussi de se la jouer Madame Irma le soir de la Draft. En 2011, il annonce à plusieurs le nom des joueurs sélectionnés par les franchises deux minutes avant que David Stern ne les officialise. Il n’a alors que 90 000 abonnés sur son compte, tout le monde est sous le choc de voir ce journaliste annoncé chaque pick depuis la draft de Derrick Williams par les Timberwolves. Et depuis une dizaine d’années maintenant, Adrian Wojnarowski spoile le nom du prochain drafté quelques minutes avant que le nom ne soit dévoilé lors de la cérémonie. Si cela gâche l’événement pour certains, pour lui, c’est son rôle de donner l’information au moment venu.

Adrian Wojnarowski prend soin de sa réputation et à l’image qu’il renvoie. Après avoir construit son empire dans le journalisme sportif américain, diffuser une fake news serait fatale pour lui. Surnommé « le journaliste sous stéroïdes » par le journaliste de The Athletic Frank Isola, il continue de maintenir une charge de travail très élevée, alors que l’erreur est interdite dans un milieu où la fake news est mortelle pour les journalistes, même quand on s’appelle Adrian Wojnarowski.

«J’explique toujours aux journalistes qu’ils ont beau raconter des tas d’histoires vraies à 100%, le jour où ils en ramèneront une de fausse, on ne se rappellera que de celle-là. Mes sources font attention, respectent mon travail et savent que je tiens énormément à ma réputation. Si tu te trompes, tu peux vite être ridiculisé aujourd’hui. La circulation de l’information est beaucoup trop virale.»

Pourtant, son image a pris un coup l’an dernier. Le sénateur républicain Josh Hawley s’était adressé à Adam Silver pour critiquer les relations entre la NBA et la Chine. Woj avait réagi au quart de tour en répondant par mail un cinglant « Fuck You » au sénateur. Ce dernier a décidé d’afficher une capture d’écran de ce message sur les réseaux sociaux provoquant la suspension immédiate du journaliste par ESPN. Wojnarowski a été obligé de s’excuser sur les réseaux sociaux, mais il avait reçu le soutien de nombreux joueurs dont LeBron James.

Adrian Wojnarowski est aussi un passionné du journalisme de manière générale. Tombé amoureux de la profession, il a fondé The Writing Iniative, un programme créé pour valoriser l’écriture journalistique en incitant les jeunes à gratter pour décrocher des bourses. Sa volonté d’être au sommet ne l’empêche pas de soutenir les plus jeunes. On peut noter le nom de Shams Charania, qui l’avait rejoint chez Yahoo à l’époque. Ce jeune journaliste était devenu le disciple du Woj, avant que les deux hommes ne prennent des chemins différents et deviennent des rivaux, l’un du côté d’ESPN, l’autre du côté de The Athletic. Ils sont désormais adversaires dans cette course à l’information où il n’y a jamais d’arrivée, une lutte non-stop, 24h/24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Woj a également donné sa chance à Malika Andrews sur ESPN, qu’il connaissait déjà lorsqu’il lisait le journal de l’école de la jeune femme. La suite, un succès médiatique dans la bulle et Malika Andrews devient une journaliste reconnue de la NBA. Woj aime supporter les jeunes journalistes et ceux qui envisagent de le devenir, même s’il sait que ce métier est très concurrentiel.

« Chaque jour, je me réveille en pensant que je vais me faire botter le cul. Certains jours, c’est le cas et d’autres jours, j’ai plus de succès. Il y a tellement de talents et tellement de personnes diversifiées, des gens qui font des choses différentes, j’essaie vraiment de rester orienté et avoir une façon de cartographier mes années et de cartographier mes semaines et quels sont mes objectifs et les endroits qui ont besoin de mon attention. Cela ressemble à un cliché de joueur, mais je suis très procédurier. Je vais continuer à le faire.»

A 52 ans, Adrian Wojnarowski donne l’impression d’avoir vécu quinze vies. Toujours à la recherche d’information et de créer la sensation en publiant son post sur Twitter, son énergie, sa détermination et son travail acharné l’ont amené là où il est aujourd’hui, parmi les meilleurs journalistes de la planète et peut-être bien le GOAT en tant qu’insider NBA.

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